Rafael a la vingtaine. Il est alcoolique et analphabète. Il vit avec femme et enfants entassés dans une caravane sans eau ni électricité entre l’autoroute et la décharge publique. Il sait qu’il n’a aucune chance de quitter ce cul-de-sac. Jusqu’au jour où il rencontre un producteur de film. Une mauvaise rencontre…
En échange de 30 000 dollars, Rafael accepte de tourner dans un snuff movie. Les snuff movies, vous connaissez? Ces films mettant en scène la torture et le meurtre d’une ou de plusieurs personnes. En acceptant de se faire torturer pendant une heure, Rafael pense assurer à sa femme et ses trois enfants une existence à la mesure de l’amour qu’il leur porte, persuadé que son sacrifice est la seule chance pour sa famille de s’en sortir. Il lui reste trois jours à vivre…
Rafael, les derniers jours est un roman d’une noirceur indicible, qui fait hurler de rage. Non à cause de l’horreur qu’il expose, mais à cause de l’inhumanité et de la misère humaine qu’il met en scène. Une lecture coup de poing qui fait très mal. Pour les natures sensibles, l’auteur précise en introduction qu’il est possible de sauter le chapitre trois, dans lequel sont décrits les sévices que subira Rafael, sans que cela nuise à la compréhension du roman.
Rafael ne symbolise pas la déchéance de notre époque. Ceux qui incarnent cette déchéance sont ceux qui acceptent que des gens en soient réduits à monnayer leur vie en échange d’un avenir pour leur famille. Et il y a ceux qui ferment les yeux.
Comme Suzanne, j'avais noté ce titre il y a bien longtemps… et vérification faite, il trône même dans ma bibliothèque. Merci pour ce rappel, je vais essayer de le faire remonter dans ma liste de lectures.
Je comprends ton point de vue, Suzanne. Il est rare de lire un roman dans lequel la violence n'est ni gratuite, ni accessoire. Ici, elle sert de fondement à l'intrigue, mais cela va tellement au-delà, et c'est ce qui fait toute la richesse de ce roman, qui ne s'oublie pas facilement… Il faut être dans un bon état d'esprit pour passer au travers…
Ouf, j'avais déjà noté il y a un bon bout mais ne l'ai jamais lu. Trop de violences me répugnent et il m'est difficile de les lire. Je sais, il faut que de telles choses soient lues, connues car elles existent mais pour le moment je ne saurais les lire.