Si juillet a été plutôt tranquille côté parutions en format poche, août sort de gros canons. Plusieurs titres attendus et autres curiosités arrivent ce mois-ci.
Sobriété et élégance du style. Puissance émotionnelle de personnages aux vies apparemment ordinaires: un père de famille dont le petit garçon fait des cauchemars en trouve la cause dans son propre passé; un homme tout juste veuf tente désespérément de déchiffrer des mots qu’il imagine lui être destinés; un jeune homme réalise que la maison dont il a hérité à la mort de ses parents est habitée par une force obscure; une femme divorcée se retrouve face à une existence qu’elle n’avait pas imaginée… De la réalité, Dan Chaon fait surgir l’étrangeté. Une étrangeté obsédante et intranquille qui donne à ses nouvelles une profondeur et une tension dramatique inattendues.
À Jeanette, en Louisiane, on survit grâce à la pêche, de génération en génération. Mais depuis le passage de l’ouragan Katrina, rien n’est plus pareil. Et quand la marée noire vient polluer les côtes, les habitants sont de nouveau confrontés au pire. Parmi eux, Gus Lindquist, qui rêve de trouver un trésor caché et parcourt le bayou armé de son détecteur de métaux, ou encore Wes Trench, un adolescent en conflit avec son père, et les frères Toup, cultivateurs de marijuana. Leurs chemins croiseront ceux de losers prêts à tout pour s’enrichir, et celui de Brady Grimes, mandaté par la compagnie pétrolière pour inciter les familles sinistrées à renoncer aux poursuites en échange d’un chèque. Chacun lutte, mais tous n’en sortiront pas indemnes…
«Venge-nous de la mine, avait écrit mon père. Ses derniers mots. Et je le lui ai promis. À sa mort, mes poings menaçant le ciel. Je n’ai jamais cessé de le lui promettre. J’allais venger mon frère, mort en ouvrier. Venger mon père, mort en paysan. Venger ma mère, morte en esseulée. J’allais tous nous venger de la mine. Nous laver des Houillères, des crapules qui n’avaient jamais payé leurs crimes. » Suite au décès de son frère Joseph, mineur, à cause du grisou dans la fosse Saint-Amé à Liévin en décembre 1974, Michel Flavent se promet de le venger un jour et quitte le nord de la France. Quarante ans après, veuf et sans attache, il rentre au pays pour punir le dernier survivant, un vieux contremaître, et enfin tourner la page.
C’est dans un New York spectral, encore en proie aux secousses de l’après-11 septembre, que s’amorce l’histoire de Zou Lei, une clandestine chinoise qui cumule petits boulots et séjours en prison, et de Brad Skinner, un vétéran de la guerre d’Irak meurtri par les vicissitudes des combats. Ensemble, ils arpentent le quartier du Queens, cherchant un refuge. L’amour fou de ses outlaws modernes les mènera au pire. Dans ce texte puissant et sombre, Atticus Lish décrit l’Amérique des bas-fonds, nous raconte la vie de ces femmes et de ces hommes qui font le corps organique de la grande ville — clandestins, main-d’œuvre sous-payée, chair à canon —, achevant sous nos yeux les derniers vestiges du rêve américain.
«J’ai grandi au sein d’une entreprise familiale. J’ai grandi a Holm Lodge. C’est le plus vieux ranch-hôtel du Wyoming. Quand j’étais petit garçon, je savais que le ranch se trouvait à dix kilomètres de l’entrée est du parc de Yellowstone, mais je ne savais pas que je vivais dans le plus grand espace vierge de toute clôture aux États-Unis, Alaska excepté. Ça, c’est ce que je sais aujourd’hui. À l’époque, je savais seulement que j’étais libre sur cette terre.» Dans la tradition des grands récits de l’Ouest, Mark Spragg ranime ici la mémoire de ceux qui avaient alors conquis un monde qui n’est plus. Entre rivières tumultueuses, chevaux impétueux et dans l’ombre d’un père austère, cette autobiographie saisissante raconte le temps qui passe et qui transforme à jamais le paysage intérieur de chacun.
Il n’a pas de nom. Il ne parle pas. Le garçon est un être quasi sauvage, né dans une contrée aride du sud de la France. Du monde, il ne connaît que sa mère et les alentours de leur cabane. Nous sommes en 1908 quand il se met en chemin – d’instinct. Il rencontre alors les habitants d’un hameau perdu, puis Brabek l’ogre des Carpates, philosophe et lutteur de foire, et découvre l’amour charnel avec Emma, mélomane lumineuse. Viendra ensuite la guerre, l’effroyable carnage, paroxysme de la folie des hommes et de la civilisation. À sa façon singulière, radicale, drôle, grave, Le garçon est l’immense roman de l’épreuve du monde.
LES FANTÔMES DU VIEUX PAYS – NATHAN HILL – FOLIO
Scandale aux États-Unis: le gouverneur Packer, candidat à la présidentielle, a été agressé en public par une femme de soixante et un ans qui devient une sensation médiatique. Samuel Anderson, professeur d’anglais à l’Université de Chicago, reconnaît alors à la télévision sa mère, qui l’a abandonné à l’âge de onze ans. Et voilà que l’éditeur de Samuel, qui lui avait versé une avance rondelette pour un roman qu’il n’a jamais écrit, menace de le poursuivre en justice. En désespoir de cause, le jeune homme promet un livre révélation sur cette mère dont il ne sait presque rien et se lance ainsi dans la reconstitution minutieuse de sa vie, à la découverte des secrets qui hantent sa famille depuis des décennies.
«C’est pour ça que Mona était à présent agenouillée devant le tiroir du bas en train de retourner les soutiens-gorge et les culottes de sa fille. À cet instant, elle palpait les différents articles sans penser y trouver quoi que ce soit, mais pour autant, ne fut pas si surprise quand elle mit la main sur la chose.» Laura Kasischke explore un nouveau genre avec ces nouvelles étranges, dérangeantes, ironiques, qui sont autant d’uppercuts à nos aliénations quotidiennes.
À LA MESURE DE L’UNIVERS – JON KALMAN STEFANSSON – FOLIO
«Et maintenant, il est trop tard, répond Ari, pétri de remords. Anna esquisse un sourire, elle lui caresse à nouveau la main et lui dit, quelle sottise, il n’est jamais trop tard tant qu’on est en vie. Aussi longtemps que quelqu’un est vivant.» Après plusieurs années d’absence, Ari rentre en Islande. Il est devenu éditeur et a récemment quitté sa femme. À Keflavík, la neige recouvre tout mais les souvenirs affleurent. Dans ce village de pêcheurs interdits d’océan, marqué par la présence d’une base militaire américaine, Ari retrouve de vieilles connaissances. Lâchetés, trahisons et amours du passé resurgissent alors que le père d’Ari se meurt. Poursuivant le diptyque commencé avec D’ailleurs, les poissons n’ont pas de pieds, Jón Kalman Stefánsson entremêle les destins singuliers des habitants de cette île immuable et mélancolique.
Stan et Charmaine ont été touchés de plein fouet par la crise économique qui consume les États-Unis. Réduits à vivre dans leur voiture, ils sont au bord du désespoir. Charmaine trouve alors la solution à tous leurs problèmes dans une étonnante publicité pour la ville de Consilience. Promesse d’une vie de rêve, Consilience leur assure un toit, à manger et du travail…un mois sur deux. L’autre mois, les habitants le passent en prison, nourris et blanchis, pendant que d’autres s’installent chez eux. Une règle absolue régit cette étrange utopie: ne jamais entrer en contact avec les «alternants». Mais Stan tombe bientôt sur un mot qui va le rendre fou de désir pour celle qui se glisse entre ses draps quand lui n’y est pas: «Je suis affamée de toi.»
Et si les ossements découverts près de la rivière appartenaient à celle qui a bouleversé leur vie? Quand Ligeia a débarqué de Floride, avide de liberté, véritable sirène enjôleuse, elle a séduit Bill et Eugene. Pour lui plaire, les deux frères ont bravé les interdits. Le temps d’un été, la jeune nymphe les a entraînés dans un tourbillon de tentations, avant de disparaître brutalement.
LA MAISON DES TURNER – ANGELA FLOURNOY – 10-18
Cela fait plus de cinquante ans que la famille Turner habite Yarrow Street, rue paisible d’un quartier pauvre de Detroit. La maison a vu la naissance des treize enfants et d’une foule de petits-enfants, mais aussi la déchéance de la ville et la mort du père. Quand Viola, la matriarche, tombe malade, les enfants Turner reviennent pour décider du sort de la maison qui n’a désormais plus aucune valeur, la crise des subprimes étant passée par là. Garder la maison pour ne pas oublier le passé ou la vendre et aller de l’avant? Face à ce choix, tous les Turner, de Cha-Cha, le grand frère et désormais chef de famille, à Lelah, la petite dernière, se réunissent. Et s’il fallait chercher dans les secrets et la mythologie familiale pour trouver la clef de l’avenir des Turner et de leur maison?
NULLE PART SUR TERRE – MICHAEL FARRIS SMITH – 10-18
Une femme marche seule avec une petite fille sur une route de Louisiane. Elle n’a nulle part où aller. Partie sans rien quelques années plus tôt de la ville où elle a grandi, elle revient tout aussi démunie. Elle pense avoir connu le pire. Elle se trompe. Russel a lui aussi quitté sa ville natale, onze ans plus tôt. Pour une peine de prison qui vient tout juste d’arriver à son terme. Il retourne chez lui en pensant avoir réglé sa dette. C’est sans compter sur le désir de vengeance de ceux qui l’attendent depuis des années. Dans les paysages désolés de la campagne américaine, un meurtre va réunir ces âmes perdues, dont les vies vont bientôt ne plus tenir qu’à un fil.
Un titre te tente plus que les autres? Si oui, lequel?
Pas encore. Je compte y venir!Je n'ai pas encore tout lu de Rash. Je l'ai découvert avec son recueil de nouvelles (gros coup de coeur). Pour le roman, parmi ceux que j'ai lu, je te conseille de goûter à \ »Une terre d'ombre\ ». Bien noir, mais sublime!
Tu n'as pas lu Le garçon? je pensais… Quels titres me conseilles-tu de Ron Rash??
C'est ce que j'appelle un bon et heureux hasard! Il sort seulement le 23 août, ici. J'attends!
Tins, je viens de laisser un commentaire sur le blog de Krol suite à son billet surles fantômes du vieux pays, espérant sa prochaine sortie en poche, tu viens de réaliser mon souhait !
Pour le Rash, je confirme: ses «vieux» titres devraient être lus d'abord, au moins deux ou trois!J'attendais la parution de ce \ »Garçon\ ». Enfin!Je suis passée complètement à côté de \ »Nulle part sur la terre\ ». Une question de mauvais timing, je crois.
Ah tiens, Le garçon ne sort que maintenant en poche?! Quel merveilleux roman! Je note Nulle part sur la terre, qui me faisait déjà de l’œil en grand format et éventuellement le Ron Rash, même si je pense que ses titres plus anciens doivent être lus avant. Ah oui et bien sûr le merveilleux Le jour d'avant!! Quel souvenir ce roman!
Tu me tentes avec cette \ »Profession du père\ ». Je ne m'étais jamais attardée sur ce titre. Ce que tu en dis me parle bien!
Comme beaucoup j'ai également repéré le Nathan Hill et mon second achat indispensable sera Le Jour d'Avant. J'adore Sorj Chalandon, Profession du père est un excellent roman qui m'a beaucoup touché. L'histoire d'un père mythomane qui emmène son fils dans des histoires abracadabrantes mais dangereuses. Alors en plus quand on sait que c'est un récit autobiographique…
Décidément, il est temps que je découvre cet auteur!
J'ai vu le film après avoir lu le roman. Le roman était, à mon goût, nettement supérieur, quoique j'ai passé un bon moment à visionner le film. Bonne découverte!
Aucun! Haha! J'ai vu le film Une vie inachevée, et j'ai le livre dans ma PAL. J'ai un bon pressentiment, je crois que je vais aimer cet auteur.
D'ailleurs je suis en train de lire son nouveau roman qui sortira fin août. Encore une pure merveille.
Pareil pour moi: gros coup de coeur pour \ »Une vie inachevée\ ». Je vais craquer pour ce Totem, et j'ai dans ma pal \ »De flammes et d'argile\ » qui m'attend. Bref, y'a de quoi faire!
Je connais ton affection pour cet Irlandais. Il faudrait bien que je le découvre, hein?!Une de plus qui a adoré \ »Le garçon\ »! Ça commence à faire plusieurs personnes… Je compte bien m'y mettre, maintenant qu'il arrive en poche.
Je vais finir par craquer pour ce \ »Garçon\ ». Avec tout le bien que j'ai entendu…
Ah! Comme Virginie, j'ai adoré \ »Les maraudeurs\ ». Il est génial, ce roman. Il était temps qu'il arrive en poche, d'ailleurs.\ »Le garçon\ » me tente, mais me fait un peu peur. J'ai souvent feuilleté le grand format en librairie, puis je le reposais. Un petit quelque chose me disait que ce n'était pas le bon moment. Mais là, en poche, ça risque de changer la donne…
Chère bannière! Pas trop à mon goût, celle-là. Mais je suis coincée avec la police de caractère. Le choix est plus que limité.Je vais faire avec pour un temps.J'ai terminé le Chaon. Je me demande ce que tu en penseras… Très dense, original, mais… Pour le Maggie Nelson, j'ai hâte de savoir si tu l'as préféré ou non à \ »Une partie rouge\ ».
Ce Dan Chaon… pas pour toi! Pas celui-là, en tout cas. Je te recommande ce recueil de nouvelles, par contre.Il y a toujours de la place pour des livres dans une valise!!!
Tu me rappelles quel(s) roman(s) de Mark Spragg tu as déjà lu(s)?Je suis complètement passée à côté du Michael Farris Smith! J'en ai presque des regrets!
Pour le Chalandon, c'était mon premier et il m'a plu, mais pas au point d'avoir envie de remettre ça. J'avais abandonné \ »Le quatrième mur\ »… Le Nathan Hill… Méchant pavé! Ce sera sans doute l'un de mes prochains!Pour ma part, ce Ron Rash m'a irritée. Je ne l'ai pas trouvé à la hauteur de ses autres romans. Il avait, je trouve, un côté mièvre que je n'ai pas digéré!Le Dan Chaon est… énigmatique. Je l'ai terminé il y a près d'une semaine et j'en suis encore sonnée (pas seulement dans le bon sens du terme). Dense, touffu…
Deux gros pavés à l'horizon avec le Nathan Hill et le Malte… Je suis vraiment tentée moi aussi.J'ai aussi beaucoup aimé le Chalandon. Mon premier! Pour le Farris Smith, de toute évidence, je suis complètement passée à côté!
Après mon coup de coeur pour \ »Une vie inachevée\ » de Spragg, il va de soi que je compte remettre ça. Pour Rash, celui-là m'a irritée. Pas son meilleur, selon moi. Après tout le bien que j'ai entendu, le Malte m'intrigue aussi.T'as un problème avec Chalandon?!
Je trouve aussi. Et j'en ai entendu que du bien (ou presque)…
Le Spagg en un ! Le Rash en deux, et peut-être le Malte, finalement aussi. Le Chalandon, c'est non, définitivement,
Très intriguant, Le garçon.
Que de tentations! Ce sera le Nathan Hill et le Malte pour moi sans aucun doute! J'avais adoré le Chalandon et le Farris Smith contrairement à toi 😉 Pour La maison des Turner, je ne le recommanderai pas non plus
Le Chalandon ne m'a pas plu mais le Nathan Hill, beaucoup. Je mets le Ron Rash au milieu. J'ai repéré le prochain Dan Chaon (en grand format).
Je pensais bien aussi pour la bannière, mais j'étais pas sûre :-)C'est chouette je trouve.
Cool ! Un prochain achat, sur !
\ »Les maraudeurs\ » est extra !! je l'ai adoré !
Je note naturellement le Mark Spagg (comment faire autrement!)Le Stefansson me tente bien, mais je dois déjà lire l'autre avant qui est dans ma PAL. Et naturellement le Michael Farris Smith! Lui je l'attends depuis un moment.
Intriguée par le Dan Chaon dont tu me parles tant. Pas d'autres tentations. J'ai beaucoup beaucoup aimé Le garçon ! De toute façon, ma pile de poches pour les vacances craque sous les zippers de la valise !!:)
oh tu as changé ta bannière !! LOL sinon, je souris car j'ai déjà presque tous ces livres chez moi donc et les autres ne me font pas envie du coup je peux (ouf!) passer mon chemin 🙂 tu as fini le Chaon ? je dois encore le lire, je suis dans le bleu … chez Maggie Nelson 🙂
Si je devais n'en choisir qu'un ce serai Maraudeur que j'ai bien failli acheter en grand format…Mais Le Garçon aussi me tente aussi beaucoup …Merci pour ces petites News.
Le garçon, un grand souvenir! Et j'ai apprécié aussi Le jour d'avant.
oh la la ! il y a du \ »lourd\ » ! J'en ai déjà lu quelques uns lors de leur parution en format broché, mais là, je note surtout le Spragg que j'attendais avec impatience !J'avais tellement aimé \ »Une vie inachevée\ » ;o)
Je prends l'Islandais bien sûr! Un auteur merveilleux. Pas d'autres tentations. J'ai lu et aimé follement Le Garçon.